Trois pas en avant….. trois pas en arrière, trois pas sur le coté et trois de l’autre coté….
Les œufs faisaient rouli roula les œufs faisaient rouli roula…
Me voici la fermière avec ces œufs sur la tête. Ils seront mes émotions !
Mes émotions qui se chamboulent au moindre pas de travers.
On fait un peu de physique, si notre fermière danse en rythme constant, les œufs se mettent à danser dans le panier et doivent former des cercles sans jamais se casser. Ils s’agitent tous au même rythme, roulent les uns contre les autres sans s’abîmer.
Sauf que la vie c’est pas ça, ce n’est pas un rythme constant, ça avance vite, ça se stop, ça recule, ça par, rappelez vous ma sensation de boule de flipper ! La vie n’est pas un long fleuve tranquille.
Sauf que du coup les œufs s’entrechoc, se fêlent, se cassent. Les miens partent en éclat tellement le rythme est hachuré. Mes œufs s’explosent les un contre les autres et je perd tout en un mauvais pas.
Parfois je trébuche, je fatigue, mais il y a aussi les moments ou on me pousse, on me percute. Quand la fermière a un bon équilibre elle rattrape le coup mais quand elle n’est déjà pas dans le rythme ou qu’elle est fatiguée le panier entier vole et les œufs explosent de partout.
Et bien mes émotions sont pareil, ça s’entrechoc, ça explose de partout parfois par mon manque de rythme et parfois parce qu’on me percute. Je me retrouve submergée et je n’arrive plus du tout à gérer.
Le soucis c’est que lorsqu’on me percute, même si ce n’est pas fait exprès, je deviens méfiante, je me ferme. J’évite qu’on puisse me percuter à nouveau.
De ça jailli un besoin de sécurité. Non je n’aime pas être percutée, bousculée je n’aime pas car ça met tout mes œufs par terre et que ça je ne le gère pas bien du tout.
Alors après on vient me reprocher de ne pas prendre de risque, de ne pas oublier qu’on m’a percuté, de ne pas m’engager. Sauf que je n’ai toujours pas trouvé mon rythme pour pouvoir encaisser les chocs. Je me sens fragile et prête à faire tomber mon panier à tout moment. Alors oui il n’est pas bon de rester sur les peurs, ne rien faire n’est pas une solution, mais quand on vient perturber mon rythme fragile je n’ai pas envie de me brûler une seconde fois et perdre encore mes œufs.
Comme je suis à fond sur les images aujourd’hui, je vois l’enfant qui apprend à faire du vélo. Il tombe plusieurs fois par manque d’équilibre, il se remet en selle et l’adulte de confiance vient le bousculer. Juste par inattention, maladroitement. Quand il va remonter sur son vélo, l’enfant aura besoin de temps avant que l’adulte puisse a nouveau s’approcher sans craindre de tomber.
Si le choc est violent ou répété, l’enfant peut même garder une appréhension à vie.
Et bien le voilà, fermière avec ces œufs ou enfant sur son vélo qui a pris de gros gadins et qui maintenant se replie sur elle même lorsqu’il y a risque de choc.
Les œufs faisaient rouli roula, les œufs faisaient rouli roula,
Trois pas en avant, trois pas en arrière,
Trois pas d’un coté, trois pas d’l’autre coté…..
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