Il y a plein de facteurs différents mais je ressens depuis le début du Burn Out, une forme de solitude.
Lors de la phase d’épuisement et d’effondrement je l’ai cherché cette solitude. J’avais pas envie de voir qui que ce soit, pas envie de parler, pas envie d’entendre « Alors comment tu vas toi ?» Cette simple phrase me mettait en larme.
Le téléphone était compliqué. J’ai toujours été plus à l’aise à l’écrit mais là encore plus. Au moindre Bip de mon téléphone je me disais « Quoi encore… Qu’est ce qu’on me veut, qu’est ce qu’on va me demander ? Foutez moi la paix…. »
Le contact avec les autres me fatiguait beaucoup, car je gardais la face devant les autres mais ça me demandait une énergie folle, tout ça pour mieux m’écrouler une fois seule.
Et puis il y a tout les sentiments de honte, culpabilité aussi qui font qu’on peut pas parler à tout le monde, pas de tout, qu’on garde pour soit.
Quand je suis pas au top j’ai encore ce besoin de solitude, cette envie parfois juste de couper mon téléphone et qu’on me foute la paix. J’ai pas 50 messages par jour hein, loin de là, mais ça peut être tout et n’importe quoi. Le médecin qui change le RDV, la banque qui veut me rencontrer…. Une simple notification de l’arrivée d’un mail qui est généralement une pub lol !
Je me rends compte à quel point la moindre notification sur mon téléphone peut être sollicitant et énergivore. J’ai un vrai travail à mener là dessus car si parfois ça m’occupe je trouve que ça met aussi sous tension de l’immédiateté.
Quand je me sens moins oppressée, fatiguée la solitude peut aussi devenir pesante. Les journées sont longues (et dans ce cas là je suis bien contente d’avoir des notifications inutiles, juste pour s’occuper). Les amis sont au boulot, ils ont leur vie de famille, leurs histoires (problème ou non) et passer chaque journée seule depuis 6 mois est long. Mes semaines sont ponctuées de certains contacts, médicaux principalement et puis des moments agréable, coiffeur, ongle, une amie qui passe prendre un café….. Mais le reste du temps est long.
D’ailleurs j’ai beaucoup de mal à me lancer dans des activités si je suis seule et notamment sportive. Oui je devrais m’y remettre mais l’idée de courir toute seule, j’arrive pas à me motiver. (c’est pas juste courir, hein, marche, piscine, j’en sais rien, c’est pareil).
Je suis pas une Fée ultra sociable, dans le sens ou je ne vais pas vraiment vers les autres. Si on vient vers moi je suis accueillante, agréable, mais je ne vais pas moi même aller vers les autres. Pourquoi, je ne sais pas trop faire, je suis bien dans ma bulle, il y a des pas difficile à faire. A une période j’osais plus, l’école avait beaucoup aidé, puis les circonstances font que c’est moins facile maintenant. J’ai cette ambiguïté que j’aime bien être dans ma bulle mais parfois j’aime bien aussi ne pas y être toute seule.
La situation sanitaire n’a sûrement pas aidé, mais le Burn Out encore moins.
Petit à petit je prends contact avec certaines personnes, j’ose dans certains contextes mais c’est vrai que même si parfois c’est pesant, j’ai quand même un certain confort dans cette solitude.
Il y a aussi une forme de solitude dans le sens ou il est parfois difficile de parler de la situation. Je partage des choses avec des personnes sur internet et via un groupe facebook principalement, mais en fait il y a pas vraiment de lieu, moment pour parler de ce burn out avec des personnes qui vivent la même chose, à des étapes différentes... Un lieu de parole libre ou chacun puisse s'exprimer sans jugement et avec compréhension car les autres le vivent aussi.
Alors oui il y a les médecins qui sont à l'écoute mais c'est un point de vue médical et puis c'est environ 1 fois par mois.
J'ai un entourage qui je peux solliciter mais je vois bien que beaucoup ne comprennent pas. Ce qui est normal d'ailleurs. Mais du coup je ne m'étale pas forcément.
D'ailleurs avec cette de solitude je la ressens souvent quand il y a du monde autour de moi. Quand les gens autour parlent de leur travail, de leurs activités, projets.... et bien là moi.....j'ai rien à dire. Moi je suis celle qui ne fait plus grand chose en ce moment. Alors sans forcément me sentir nulle ou pas à la hauteur diminuée ou je ne sais quoi, bah j'ai juste rien à dire et je me sens un peu seule. Ca ne m'empêche pas de me montrer curieuse, de rester dans la discussion mais voilà je me sens un peu seule.
Bref j'apprends qu'il y a plusieurs formes de solitude et il y a des moments ou c'est confortable, d'autres moins.
C'est tellement ça cela fait un an et demi que je suis en arrêt et j'ai l'impression qu'il n'y a pas d'issue