J’ai toujours été attirée par le développement personnel, depuis que je suis ado. Il faut dire que ma mère était à fond dedans donc forcément c’est un sujet qui était assez naturel chez nous.
J’ai fait mes débuts avec la communication non violente. Apprendre à dire Je au lieu de Tu, apprendre à exprimer mon besoin et pas juste la colère que ça générait en moi. Et surtout, surtout j’ai appris à écouter l’autre et à essayer de le comprendre, d’entendre entre les lignes.
Me mettre à la place de l’autre, me dire que derrière ses mots il y a autre chose, entendre les émotions qu’ils exprime, me mettre à sa place pour comprendre son ressenti….. ne pas rentrer moi aussi dans la colère pour ne pas envenimer les choses…. Bien, tellement bien que j’en ai oublié une chose. Moi, tout simplement Moi.
J’ai oublié de m’écouter moi. J’ai oublié que j’avais le droit de dire non, j’ai oublié que j’avais aussi des sentiments, des émotions agréables ou non. J’ai appris à ne plus dire ce que je pensais pour ne pas blesser l’autre, pour ne pas engendrer la colère chez l’autre. J’ai appris à taire mes besoins et émotions à moi au profit de celui des autres. J’ai petit à petit étouffé ce que j’étais moi pour les autres.
J’ai pardonné, beaucoup (trop) en me disant que l’autre a fait telle ou telle chose avec ces raisons à lui que je comprends ou que je ne comprends pas, mais que ce n’était pas fait pour me blesser moi. J’ai oublié de voir que de nombreuses fois ça m’a blessé profondément. J’ai oublié de voir que certaines personnes ne me respectaient pas.
Alors ok ils avaient leurs raisons mais est ce que ça donnait le droit de me faire mal pour autant. Je ne me posais pas la question. J’avais mal mais c’était pas grave. Et surtout je ne le montrais pas, les émotions restaient enfouies bien profondément pour ne pas gêner l’autre.
J’ai appris dans mon enfance, adolescence qu’il vaut mieux se taire pour ne pas empirer les choses. Qu’il ne sert à rien de se défendre quand les dés son pipés. Que quand on appel à l’aide ça nous retombe dessus, alors au final autant ne rien dire.
Que les émotions un peu trop fortes ne doivent pas s’exprimer, qu’il faut les comprendre pour qu’elles n’aient pas d’impact sur les autres.
Ne rien dire et comprendre l’autre, ça se résume à ça.
Quand je suis devenue Maman je me suis sentie pousser des ailes. Je m’y voyais, je voyais la Maman que je voulais devenir, le couple que j’avais envie qu’on soit. Et dans les échanges que nous avions, nous avions la même vision des choses. Et puis rapidement on m’a dit que je ne faisait pas bien, que je devais faire telle ou telle chose, que ce que je faisais était pas bien pour mon Lutin….. J’ai encaissé, essayé, sans jamais vraiment m’affirmer. Parfois faisant les choix qui me convenaient mais en ayant la culpabilité de les faire. Et par la dessus j’ai eu la bonne idée (et on m’en a offert ou conseillé) de lire des bouquins, sur la manière de faire, sur le mieux pour un enfant…. Parfois j’avais l’impression de ne pas être à coté de la plaque et parfois si totalement. Et je m’en voulais, je culpabilisais. J’ai d’autant plus culpabilisé à une période ou mon Lutin faisait des colères énormes pour des raisons qu’on ne comprenait pas. Il faut le vivre pour le comprendre. Et là je me disais que j’avais mal fait, que j’aurais pas du faire tel ou tel choix. Et pour essayé de régler le problème j’absorbais totalement la colère de mon Lutin, ce qui l’apaisait mais moi je me sentais terriblement mal mais je n’avais pas de moyen d’évacuer alors j’étouffais. La maternité n’étais pas vraiment ce dont j’avais rêvé finalement. Le couple parental n’était pas non plus celui que j’avais imaginé, que nous avions échangé ensemble. Je me sentais terriblement seule, assaillie par les livres, l’éducation positive, le bien faire…..
J’ai tenu ainsi de nombreuses années, dans le perso surtout.
J’ai fini par décider de stopper cette vie perso qui ne me ressemblait pas, enfin la vie de couple qui m’a bouffé pendant 15 ans. Je pensais me libérer de plein de choses mais….. je n'avais pas encore conscience de tout ça.
Et puis le travail est arrivé sur se modèle là aussi. Je me suis laissée écraser, bringuebaler sans rien dire, sans réagir, en essayant de comprendre, en trouvant des excuses parfois. En me remettant en cause tout le temps. Qui sait j’ai peut être fait le truc qui fallait pas. Finalement ça vient peut être de moi !
J’ai essayé de m’accrocher à ce qui allait bien et puis de fil en aiguille j’en suis arrivé ou j’en suis aujourd’hui.
Et aujourd’hui je suis ou ? Je suis quoi ?
Et bien je suis une Fée qui c’est consumée de l’intérieur, qui s’est brûlée les ailes. A force de penser aux autres, je n’ai pas vu que j’avais moi aussi des émotions, des besoins, je n’ai pas vu que moi aussi j’avais le droit au respect.
Je suis une Fée qui ne sait pas ce qu’elle vaut, qui n’a pas confiance en elle, qui se remet en question en permanence, qui a besoin de justifier ces choix et ces décisions.
Une Fée qui attend d’elle même la perfection alors que les autres ont le droit à l’erreur et qu’elle va le comprendre et même tout faire pour réparer.
C’est pas simple, mais aujourd’hui, petit à petit, je dis Stop à tout ça.
Alors je ne renonce pas à ce que je suis au fond de moi mais je m’y inclus Moi aussi. Et je tente de m’écouter, de vivre ce que j’ai envie de vivre. Je viens me poser la question « Et là moi je suis respectée ? » « C’est vraiment ce que je veux ? »
Je ne dis pas que c’est simple, loin de là mais j’ai besoin qu’on me laisse vivre et m’exprimer. C’est à moi de prendre ce droit de vivre et d’expression car preuve en est que les autres ne me le donne pas.
Je ne dis pas que le problème vient des autres, mais de ma façon à moi de vivre de les choses, ma façon à moi de ne rien dire, d’absorber, d’encaisser et de m’oublier.
Attention à vous, le développement personnel c’est des outils divers, une volonté de devenir meilleur mais surtout il ne faut pas s’oublier ! Se respecter et s’écouter, c’est la base N°1 ensuite on se développe autour de cette base avec les outils, mais surtout on ne s’oublie pas.
Maintenant je me place au milieu de ces outils, du moins j'essaye. Et franchement il y a pas photo, ça fait du bien et je me sens plus moi.