Plusieurs fois j’ai eu la discussion avec mon Elfe, peut avec mon entourage, mais lui a aussi eu l’occasion d’en parler avec d’autres personnes comme lui et le constat est toujours le même : Il n’y a rien, aucune info, association, articles ou autres pour aider, conseiller les personnes qui accompagnent au quotidien un ou une Burn Outée.
La personne en BO, moi par exemple, n’est pas forcément la meilleure pour guider l’autre dans ce qu’elle a besoin.
Quand je fais une crise d’angoisse par exemple, il y a du temps entre le moment ou je commence à être mal et le moment ou j’identifie « crise d’angoisse », ensuite il y a un autre temps pour que j’identifie les raisons de la crise. Le temps que je comprenne tout ça pour moi, il est largement trop tard pour l’expliquer à mon Elfe. D’autant plus que dans ces moments là j’ai beaucoup de mal (voir je n’y arrive pas) à identifier ce qui peut m’apaiser, m’aider à être mieux. Alors en parler à mon Elfe….. mission impossible.
Alors lui pendant tout ce temps, il fait quoi ? Comment est-il censé réagir ?
Est ce qu’il doit me prendre dans ces bras ? Me laisser tranquille ? Est ce qu’il doit me laisser faire ce que j’ai à faire (gestion de la maison par exemple) ou prendre les choses en main ?
J’ai une tendance à me refermer sur moi même dans ces cas là et il est difficile pour mon Elfe de savoir quoi faire, comment réagir…
Je pense qu’il en est de même pour tout les accompagnants de personnes en BO. Comment réagir face à la dépression, face aux crises d’angoisse ? Comment réagir quand l’autre n’a plus confiance en lui et que même les compliments ou les encouragements ne sont pas entendus ?
Et bien on s’aperçoit qu’il n’y a pas de soutiens pour ces accompagnants d’une maladie qui n’en n’est pas une non plus. On commence à voir émerger des formations, des établissements pour les accompagnants de personnes atteintes du cancer, alzheimer…. Mais pour les BO, la dépression…. Il n’y a rien (ou alors on a super mal cherché).
Il n’y a pas de groupe Facebook ou les accompagnants pourraient échanger sur leur quotidien à coté d’un ou d’une Burn Outée. Il n’y a pas d’association de partage ou d’échange sur le sujet…
Nos accompagnants le vivent comme ils peuvent, bien ou moins bien, bon ou moins bon, chacun avec son vécu, ces bagages, sa vision du BO qui est plus ou moins juste et affinée.
On se casse une jambe, il y a un protocole de rémission mit en place avec le médecin, il faut un plâtre pendant….x temps, un kiné pour la rééducation sur x séances avec tel et tel exercices, étirements…. L’accompagnant sait que pendant une période définie il faudra gérer le quotidien car l’autre doit rester immobilisé, qu’il ne doit pas taper dans sa jambe et lui mettre des chaussures pendant ce même temps.
Mais pour se remettre d’un BO, c’est quoi le protocole ? Il n’y en a pas, chacun y va de sa petite sauce, de sa façon de faire, chacun le vit différemment et du coup celui qui accompagne n’a pas de « notice » bien expliquée pour le guider.
Le BO fait partie de ces maladies non visibles, mal comprises pour lesquelles l’accompagnant est totalement oublié et du coup il navigue a vue. Il fait du mieux qu’il peut avec ce qu’il est et voilà.
Alors parfois ça fonctionne, j’ai pu malheureusement voir aussi que de nombreux couples se séparent. Ce qui ressort dans les échanges que j’ai pu avoir avec d’autres BO c’est que le conjoint comprends un temps, encaisse, aide et puis au bout d’un moment il n’en peut plus, il a l’impression que le/la Burn Outée ne se bouge pas assez, que c’est trop long.
Il y a aussi bien sur la cas ou le/la Burn Outée change tellement que finalement le conjoint n’y trouve plus son compte. C’est une évidence, le BO nous change profondément. Ce changement est long mais il peut aussi venir bousculer les codes du couple, chambouler l’équilibre qui était en place et du coup ne plus convenir à l’un ou a l’autre.
Il faut admettre que nous Burn Outé on est dans un passage tellement compliqué de notre vie qu’on peut aussi oublier un peu que pour notre conjoint c’est pas simple de vivre tout ça. Que lui (ou elle) aussi a ces galères du quotidien, de boulot…. qu’on peut lui en demander beaucoup et que notre cher et tendre n’est ni spécialiste du BO, ni un professionnel de l’écoute, ni une aide à domicile ou administrative.
D’ailleurs le conjoint qui rentre dans tout ces rôles risque surtout de craquer à son tour à un moment donné. Il y a un équilibre à trouver, des solutions à envisager, des choix à faire. Alors si la personne en BO ne peut pas faire tout cela, peut être qu’au lieu de tout porter, le conjoint peut aussi demander de l’aide, faire des choix pour que tout ce poids ne pèse pas sur lui(ou elle) au risque ensuite de le reprocher à son/sa Burn Outé !
J’espère que via mon blog des accompagnants peuvent mieux comprendre et trouver quelques clés pour mieux vivre avec leur Burn Outé !
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